«Depuis le début du 21e siècle, le déclin catastrophique de la biodiversité et la vulnérabilité humaine au changement climatique, ont transformé la diplomatie environnementale dans une réalité incontournable. En 2020, la pandémie n'a fait qu'accroître la visibilité de l'interconnexion entre tous les peuples du monde et entre eux et la nature, renforçant la centralité de la diplomatie environnementale. Cependant, la diplomatie doit forcément s'appuyer sur la transparence de la gestion partagée du principal bien commun - le système terrestre. La combinaison des technologies géospatiales et de la diplomatie environnementale a aujourd'hui une importance stratégique»
«Le monde d'aujourd'hui a des problèmes environnementaux dangereux qui menacent l'humanité, l'environnement et révèlent un défi géopolitique et géojuridique majeur. La nécessité de construire une culture de coopération et le régime juridique de solidarité sont deux des défis de la diplomatie et de la paradiplomatie environnementale. Il appartiendra aux responsables gouvernementaux, aux diplomates, à la communauté académique-scientifique et aux citoyens, à travers les techniques de négociations plurielles, de régulation, de contrats et de mécanismes d'autogestion de construire le géo-droit pour la protection de l'environnement planétaire»
«L’accélération du déclin de la biodiversité et la conscience de la vulnérabilité de l’homme dans un contexte de déséquilibres d’un environnement qu’il a profondément transformé ont modifié la teneur du dialogue entre les Etats. Il ne s’agit plus seulement de discuter du partage des ressources naturelles, de rechercher des lignes de démarcation des espaces marins ou terrestres, de mettre en jeu la responsabilité d’un Etat à l’égard d’un autre Etat ou de protéger telle ou telle espèce à l’échelon international, mais de déterminer les voies d’une coopération internationale pour prévenir et lutter contre les changements globaux et leurs effets trans-étatiques. Ce nouveau défi géopolitique appelle une nécessaire coopération des Etats entre eux en raison des interconnexions environnementales qui les lient et les rendent interdépendants»
«La nature de vulnérabilité existentiel unit la famille humaine et les biens environnementaux, observés au-delà de la garantie de notre survie et de notre dignité, projettent leur importance de la dimension locale à la scène internationale. La diplomatie et la paradiplomatie juridique expriment le besoin de dialogues, de compréhensions, de constructions et de compositions de sources et d'instruments normatifs du droit et leurs buts sont confondus avec la réalisation des droits de l'homme. La riche expérience historique, culturelle, juridique et environnementale du Brésil, rendue indépendante par la diplomatie, doit être poursuivie pour accompagner cette route à double sens qui relie la nature humaine à la nature environnementale»
«Depuis des temps immémoriaux, l'humanité entretient une correspondance étroite avec l'environnement qui l'entoure, jouissant d'un grand nombre de droits qui, fondamentalement, la légitiment à en faire usage. Dans ce contexte, la diplomatie environnementale est l'un des moyens les plus appropriés pour faire face aux défis et aux objectifs de la durabilité environnementale au 21e siècle, en raison de l'obligation de préserver et de protéger la stabilité de l'environnement dans son interaction avec l'homme et la technologie»
«Dans les dernières années du 20e siècle et au début du 21e siècle, la ‘grande bataille des idées’, c'est-à-dire le débat sur la contemporanéité, s'est déroulée autour d'une réflexion approfondie sur les enjeux environnementaux. Depuis lors, comme le souligne Viriato Soromenho-Marques, «la nécessité d'une politique environnementale internationale s'impose, comme une tentative de trouver une réponse, sur le même plan et à la même échelle, aux problèmes critiques, dont les contours planétaires, nécessitent une action concertée États." Dans ce contexte, la diplomatie environnementale est au cœur de la durabilité et de la nécessité de garantir la justice sociale pour tous. Une pertinence qui a gagné en visibilité avec l'approfondissement de la crise écologique, avec l'augmentation des températures moyennes et la destruction de la biodiversité»
«La durabilité est la pierre angulaire de l'Agenda 2030 des Nations Unies et dans le monde entier, les 17 objectifs de développement durable (ODD) sont considérés comme un plan d'action pour la prochaine décennie, unissant les peuples, les cultures, les gouvernements, les entités publiques et privées autour de d'un ensemble d'objectifs partagés. Les problèmes mondiaux exigent des solutions communes, culturellement transversales et avec des mesures multidisciplinaires afin de permettre sa pérennité et son succès effectif. Vivre aujourd'hui dans un monde global, c'est prendre l'espace des autres comme le nôtre et affronter, simultanément, les problèmes des autres comme les problèmes de tous. Dans cette recherche du bien commun et de solutions partagées, le dialogue et la médiation en tant qu'instruments de la diplomatie participative constitueront la base pour assurer le développement durable souhaité»
«La démocratie représentative est difficile à adapter aux problèmes intertemporels et à la prise de responsabilités à long terme - comme le seraient celles associées à la durabilité - essentiellement parce que les générations futures ne votent pas. Puisqu'il n'est pas destiné à renoncer ni à la démocratie ni à la durabilité, il est important de démêler le rôle des technologies numériques dans cette équation. Outre les dimensions économiques, sociales et environnementales traditionnellement associées à la durabilité, il appartient aux scientifiques d'approfondir les caractéristiques d'un concept de durabilité technologique qui articule ces trois dimensions, afin de démêler comment l'ère numérique peut / devrait être mise au service de la durabilité - comprise ici comme un paradigme de l'expérience de la communauté mondiale au 21e siècle -, transformant de manière prospective la nature de la croissance économique, le sens de l'inclusion sociale et le défi de la protection de l'environnement»
«Les relations internationales sont à la base d'outils d'instrumentation qui peuvent construire la plateforme sur laquelle établir des stratégies de changement des politiques publiques, des mécanismes de résolution des conflits environnementaux, en convergence avec la défense des droits fondamentaux des citoyens à travers l'accueil par les États. La diplomatie environnementale a un caractère proactif dans la réalisation correcte des paradigmes environnementaux mondiaux»
«La démocratie environnementale est née au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. Parmi les autres principes environnementaux fondamentaux lors de cette réunion mondiale, le Principe 10 a été adopté avec un consensus indéniable pour la reconnaissance des défis environnementaux dont nous commençons à prendre conscience que maintenant nous y faisons face de façon presque dramatique, sachant que nous ne pouvons surmonter ces défis que par l'accès à l'information, la participation et la justice environnementale. Après 6 ans de négociations en 2018, l'accord Escazú a été signé, réaffirmant et renforçant ce principe et les trois piliers fondamentaux de la prise de décision environnementale. Il s'agit d'un traité régional de droit de l'environnement d'une importance fondamentale pour l'Amérique latine»
«Dans un monde plein de crises et d'urgences environnementales qui s'ajoutent à d'autres crises et urgences , il est important de trouver de nouveaux moyens et de stratégies pour faire face aux défis complexes qui nous sont posés. La diplomatie environnementale est un tel instrument, essentiel pour sensibiliser et développer la coopération dans un monde de plus en plus globalisé et interconnecté. La diplomatie environnementale devrait être la priorité absolue des décideurs de la communauté internationale, et notre objectif est de contribuer à la mettre à la place qui lui revient»